Montpellier, révélation de la saison, a créé la surprise en se qualifiant pour la finale du Top 14. Retour sur une journée d’exception chez les supporters.
Il est 11h15 lorsque le train des supporters montpelliérains quitte la gare de Montpellier Saint-Roch direction le Stade de France. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut aller encourager son équipe en finale du Top 14 ! Pour l’occasion, l’Agglomération de Montpellier a mis en place un train « spécial finale » permettant aux supporters de faire l’aller/retour dans la journée. Ambiance garantie pendant 3h20 où chacun commence à échauffer sa voix pour le grand soir.
Alors que certains sont équipés, d’autres prennent d’assaut la voiture-bar, où le serveur n’aura finalement pas travaillé longtemps ! Jambon, saucisson et boissons rafraîchissantes, c’est l’esprit rugby qui règne dans ce TGV qui traverse la France au rythme des chansons des supporters. Le contrôleur en a même perdu sa cravate et gardera quelques souvenirs de ce mémorable Montpellier/Paris… « Montpellier, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez… »
Bienvenue à Paris Gare de Lyon
« Ici, ici, c’est Montpellier« , voilà comment les montpelliérains ont investi la Gare de Lyon, où un nuage de drapeaux bleus et blancs a envahi le quai de la gare, sous les regards ébahis des parisiens, et au son des trompettes.
Alors qu’il pleuvait à Montpellier le matin, c’est le soleil et la chaleur du sud qui accueillent les supporters à Paris. « C’est normal, aujourd’hui on leur a ramené deux soleils aux Parisiens : celui de Toulouse et celui de Montpellier« , affirme un supporter toulousain.
Puis, direction le RER pour se rendre au Stade de France. Et là encore, l’esprit rugby domine. Montpelliérains et toulousains entremêlent leurs voix et leurs couleurs afin de rappeler qu’ils sont surtout là pour faire la fête. Que le meilleur gagne!
Le Stade de France
En sortant du RER, une avenue de « Bodéga » était installée pour l’occasion. Malgré la chaleur, certains ont acheté l’écharpe bicolore « Toulouse/Montpellier », en souvenir de cette finale, d’autres ont préféré faire une pause rafraîchissante en attendant le match. Tout le long, les drapeaux des deux équipes sont déployés. Les supporters portent des tenues diverses et variées allant du simple tee-shirt de couleur à la tenue complète, perruque incluse.
L’arrivée au stade est assez impressionnante, notamment grâce aux masses de couleurs rouge et bleue éparpillées un peu partout. Les deux équipes ont leurs publics derrière elles. Les supporters y croient et vont les encourager jusqu’au dernier son de leur voix.
Le Match
20h45, c’est parti, début d’une finale à la saveur du sud, dans la capitale. Les vingt premières minutes sont très longues, Montpellier n’a pas beaucoup le ballon et tout se passe dans leur camp. Toulouse est puissant et domine mais n’arrive pas à marquer de pénalité.
C’est à la 27e minute que le match commence avec un essai pour Montpellier, marqué par Timoci Nagusa. Certes le MHR n’a pas beaucoup le ballon mais quand il l’a, il en fait quelque chose ! Avant la fin de la première mi-temps, David Skrela rate encore deux belles pénalités mais finit (enfin) par en mettre une à la 39e minute.
Côté montpelliérain, ça enchaîne les fautes. Nagusa se prend même un carton jaune, réduisant l’équipe des bleus et blancs à 14 contre 15. La première période se termine donc sur un score de 7 à 3 pour Montpellier, véritable miracle au vu de la domination toulousaine.
Un public derrière son équipe
L’ambiance dans le stade est très forte, les drapeaux volent de partout, les supporters chantent pour soutenir leur équipe et malgré un ciel très noir, la pluie épargne le match.
La seconde période commence très fort avec un drop pour François Trinh-Duc à la 42e minute, rajoutant 3 points aux montpelliérains, qui mènent alors 10 à 3. Ce seront les derniers points marqués par le MHR…
Montpellier continue les fautes, offrant des pénalités à Toulouse que David Skrela arrive enfin à mettre… ou pas ! Les toulousains reviennent tout de même à 6-10 à la 48e puis à 9-10 à la 68e. Néanmoins, la défense montpelliéraine est superbe, Fulgence Ouedraogo, malgré sa blessure à la main et un K.O. en première mi-temps fait un travail magnifique.
Montpellier aura mené au score pendant 72 minutes, le bouclier n’était qu’à 8 minutes de jeu mais l’expérience toulousaine aura été plus forte…
Des fautes de trop
Le MHR rate une pénalité avant d’en offrir une autre aux toulousains, face aux poteaux, leur permettant de passer devant. 12-10 pour le Stade Toulousain alors qu’il reste 8 minutes de jeu.
Les bleus et blancs s’effondrent, enchaînent les fautes et sont sanctionnés d’un nouveau carton jaune pour les 5 dernières minutes, les réduisant pour la deuxième fois dans ce match à 14 contre 15. Les Toulousains réussissent la pénalité et passent alors à 15-10 à la 76e minute.
Malgré tout, Montpellier se bat jusqu’à la fin, ses supporters y croient jusqu’au bout et continuent d’agiter leurs drapeaux et de crier « MONTPELLIER ! MONTPELLIER ! » debout, dans le Stade de France. La dernière pénalité pour Montpellier est jouée en touche à quelques mètres de la ligne de but, mais l’essai salvateur n’aura pas lieu… Le Stade Toulousain remporte son 18e bouclier de Brennus. C’est un mouvement de foule rouge que l’on voit s’agiter dans les tribunes lorsque les toulousains font le tour d’honneur avec le bouclier.
Une défaite au goût amer
Montpellier aura tout de même réussi à faire peur aux imbattables toulousains, et malgré les pronostics d’avant match, la jeune équipe de Fabien Galthié n’aura pas été ridicule. « On a fait beaucoup trop de fautes« , concédera néanmoins François Trinh-Duc, à Rugbyrama. « Contre Toulouse, en finale du championnat, cela ne pardonne pas. On ne peut pas gagner en se montrant aussi indisciplinés. »
Toulouse gagne grâce à son banc, chose dont manque encore Montpellier, qui aura tout de même montré la qualité de sa défense. Les rouges et noirs disposent quasiment de deux équipes, la plupart de ses joueurs évoluant également en équipe de France.
Quoi qu’il en soit, le public montpelliérain peut être fier de son équipe qui aura été championne pendant 72 minutes. Le match aura duré 8 minutes de trop… Les supporters du MHR sortent du stade dépités et déçus puis rejoignent la gare sous la pluie. Ce fut tout de même une belle soirée de rugby. La joie des toulousains est belle à voir, ils méritent ce 18e bouclier de Brennus.
Le retour en TGV est cette fois-ci très long et très calme par rapport à l’aller, les supporters digèrent comme ils peuvent la défaite et les yeux dans le vide, ils rêvent de voir la Place de la Comédie s’enflammer autour du bouclier comme cela sera le cas à la Place du Capitole au retour des héros…
Alors, gardez vos drapeaux et vos chapeaux car il y a fort à parier que ce n’est que le début d’un très beau parcours pour la jeune équipe de Fabien Galthié… Rendez vous la saison prochaine !