Camille Lacourt et Jérémy Stravius sont arrivés ex-aequo en finale du 100m dos aux Mondiaux de Shanghaï. Retour sur le parcours de deux mecs en or.
On ne pouvait pas rêver mieux ! Depuis deux ans, les championnats du monde de natation sont l’événement sportif de l’été à ne pas manquer. Et pour cause, sans être chauvin, les français font partis des meilleurs. Comme on a pu le voir mardi 26 juillet 2011 à Shanghaï où Camille Lacourt et Jérémy Stravius sont arrivés ex-aequo à la finale du 100m dos.
Alors, comment en sont-ils arrivés là?
Camille Lacourt : deux mètres de muscles… Et de charme !
Camille est né le 22 avril 1985 à Narbonne. Il commence la natation à l’âge de cinq ans pour
pouvoir suivre son père à la pêche ! Il rencontre alors Richard Martinez qui restera son entraîneur jusqu’à ses 21 ans. En 2001, il rejoint le « pôle espoirs » de Font-Romeu, alors qu’il n’a que 16 ans. C’est le début de ses belles performances dans la discipline qu’on lui connaît : le dos.
Alors qu’il enchaîne les championnats de France en tant que cadet puis junior, il rejoint le groupe de Canet-en-Roussillon. Mais les méthodes de l’ex-coach de Laure Manaudou, Philippe Lucas, ne lui correspondent pas et il quitte Canet en 2008 pour Marseille.
Toujours au top aux championnats de France, il se qualifie pour les championnats du monde de Rome en 2009 où il terminera 5e. L’année 2010 est l’année de la révélation. Camille ne se contente plus de briller au niveau national mais brille désormais au niveau international.
Records, médailles, rien ne résiste à la tornade Lacourt qui remporte trois médailles d’or à Budapest et qui devient vice-champion du monde du 100m dos en petit bassin à Dubaï. Les championnats du monde de 2011 sont la suite logique et démontre que Camille Lacourt ne s’est pas encore essoufflé.
Jérémy Stravius : nageur recto/verso
C’est l’histoire d’un jeune garçon né un 14 juillet 1988 à Abbeville, au cœur d’une fratrie de six enfants. Jérémy est de ceux qui n’ont pas été gâté au départ, mais qui on su prendre leur revanche sur la vie. Placé en famille d’accueil avec deux de ses frères à Friville-Escarbotin, c’est là qu’il commence la natation à l’âge de 7 ans. Entièrement polyvalent, il fait partie des rares nageurs capable de briller à la fois en dos mais aussi en nage libre.
En 2007, il rejoint le « pôle espoirs » d’Amiens et rencontre Michel Chrétien qui devient son entraîneur. C’est là-bas qu’il se découvre et qu’il se surprend en réalisant de très belles performances nationales. En 2009, lors des championnats de France organisés à Montpellier, il est sacré champion de France du 100m dos avec un record à la clé (53’16s). Qualifié pour ses premiers mondiaux à Rome, il est malheureusement éliminé en demi-finale.
2010 est l’année de sa consécration. Qualifié pour les championnats d’Europe qui ont lieux à Budapest, il devient vice-champion d’Europe du 100m dos, juste derrière Camille Lacourt. Les championnats du monde de Shanghaï ont montré un Jérémy plus en forme que jamais et dont les preuves ne sont plus à faire.
Des demi tricolores
Tout deux qualifiés pour les demi-finales du 100m dos, mais pas sur la même série, ils finissent chacun en tête, avec en prime pour Jérémy un record personnel de 52’72s. « Je ne vais pas me mettre en tête d’être le favori pour la finale, je ne l’ai jamais été. J’ai toujours été derrière Camille (Lacourt) » déclarait Jérémy, modeste, après sa course sur Eurosport.
Et bien qu’il réalise un meilleur temps que son compatriote, Camille Lacourt (53’09s), ce dernier détient toujours le record d’Europe en ayant effectué le 100m dos en 52’11s à Budapest l’an dernier. « Cela va être une belle bagarre » avait conclu Camille à Eurosport avant de disputer la finale.
Une finale historique pour les français
Favoris pour la finale, les deux français partent au coude à coude et malgré l’avance de
Camille au 50m, ils terminent de manière exceptionnelle ex-aequo du 100m dos en 52’72s, soit exactement le même temps que Jérémy lors des demi-finales. « Avant de partir pour Shanghaï, on se disait qu’on voulait la Marseillaise comme à Budapest (championnats d’Europe 2010), avec l’autre sur le podium » révélait Camille aux journalistes du Monde.
C’est un véritable exploit réalisé par nos deux nageurs qui partagent donc une médaille d’or symbolique et un podium. Et pour cause, c’est seulement la deuxième fois dans l’histoire des Mondiaux que deux nageurs se partagent la première place du podium. En 2007 à Melbourne (Australie), le Canadien Brent Hayden et l’Italien Filippo Magnini avaient été sacrés co-champions du monde du 100 m nage libre.
Stravius, longtemps dauphin de Lacourt, a pu lui aussi monter sur la première marche du podium et savourer une Marseillaise au goût historique puisque inédite pour les hommes aux Mondiaux. « C’est vraiment incroyable ce qu’il vient de se passer. On a frappé un grand coup. Ça fait du bien pour la suite, pour l’équipe de France et pour la France aussi. » confiait en souriant Jérémy à La Voix du Nord.
La natation française se porte bien
A quelques jours de la fin, la France se place 4e avec un total de cinq médailles dont deux en or, une en argent et deux en bronze.
Le talent aquatique des français n’est plus à prouver, et alors que les Mondiaux de natation ne sont pas encore terminés, tout le monde parle déjà des Jeux Olympiques de Londres !
Encore bravo aux nageurs français et rendez-vous à Londres en 2012 !